Bonjour ,
C’est avec plaisir que je vous propose cet article de Philippe Normandin de L’odyssée Financière pour 2025.
Les Banques Centrales et le Cycle Économique : Risques et Perspectives pour l’Inflation
et les Taux d’Intérêt
Le but de cette analyse est d’expliquer comment les Banques Centrales influencent le cycle économique, en particulier l’évolution des taux d’intérêt. Comprendre ces dynamiques permet d’anticiper plus efficacement les fluctuations économiques futures.
L’impact des Banques Centrales sur le cycle économique Lorsque la Banque centrale abaisse son taux directeur, son objectif est de stimuler l’économie. Cette baisse favorise la hausse des actifs financiers, tels que l’immobilier et les marchés boursiers. En effet, l’inflation débute souvent dans ces actifs avant de se répercuter sur l’ensemble de l’économie.
Avec la montée en valeur de leurs actifs, les ménages se sentent plus riches et augmentent leurs dépenses, ce qui contribue à renforcer l’inflation. De plus, une baisse des taux directeurs accroît la capacité d’emprunt des ménages, entraînant une augmentation de la demande et, par conséquent, une hausse des prix de l’immobilier. Or, plus le prix de l’immobilier grimpe, plus les loyers ont tendance à suivre cette trajectoire à la hausse ce qui est également inflationniste.
Les décisions des banques centrales influencent également la valeur des devises. Un taux directeur plus bas affaiblit la monnaie nationale, ce qui stimule les exportations en rendant les biens et services plus compétitifs à l’international. En revanche, cela renchérit le coût des importations. Ainsi, plus la Banque du Canada réduit son taux par rapport à la Banque centrale américaine (Fed), plus le risque d’importer de l’inflation augmente.
Les politiques économiques de Trump et le risque inflationniste L’administration Trump pourrait adopter des politiques fortement inflationnistes.
- Déficits budgétaires massifs : Donald Trump souhaite stimuler l’économie américaine par des dépenses publiques importantes. Cela se traduirait par un déficit budgétaire élevé, ce qui tend historiquement à nourrir l’inflation.
- Augmentation des tarifs douaniers : Le protectionnisme et l’imposition de nouveaux droits de douane pourraient provoquer une hausse des coûts pour les entreprises et les consommateurs, accentuant ainsi les pressions inflationnistes.
Un risque de retour de l’inflation en 2026
La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont peut-être baissé leurs taux directeurs trop rapidement, pensant avoir définitivement maîtrisé l’inflation. C’est une erreur similaire à celle commise dans les années 1970. Comme le disait Mark Twain : “History doesn’t repeat itself, but it does rhyme.”
Les marchés financiers semblent anticiper un retour de l’inflation. Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans, souvent considéré comme un indicateur clé, est en hausse depuis le début des baisses du taux directeur de la Fed. Cela signifie que les investisseurs institutionnels – souvent appelés smart money – anticipent une résurgence de l’inflation. Des figures légendaires de la finance, comme Stanley Druckenmiller et Paul Tudor Jones, ont d’ailleurs exprimé cette inquiétude ces derniers mois.
Conclusion : un risque de taux hypothécaires élevés dans les années à venir
Plus la Banque du Canada abaisse son taux directeur, plus le risque d’un retour de l’inflation en 2026 augmente. Si l’inflation devait repartir à la hausse, la banque centrale serait contrainte d’intervenir en relevant de nouveau son taux directeur. Historiquement, lorsqu’une banque centrale doit combattre une deuxième vague inflationniste, elle doit remonter ses taux à un niveau encore plus élevé que lors du premier cycle. Par conséquent, il existe un risque élevé de voir les taux hypothécaires à 7 % et plus dans les prochaines années.
L’odyssée Financière
Source:
Mastering the market cycle, Howard Marks
Legendary investor Paul Tudor Jones: I am clearly not going to own any fixed income
Stanley Druckenmiller: Tariffs are simply a consumption tax that foreigners pay for some of it